Une nouvelle recherche vient d’être menée et suggère que le gène de longévité qui avait été découvert et qui paraissait porteur d’espoir ne peut pas conduire à une longévité plus longue.
Les premières études faites sur des vers et de mouches des fruits ont laissé penser que le renforcement de sirtuine dans l’organisme pourrait prolonger la durée de vie de près de 50%. D’autres expériences faites sur des animaux de laboratoire sont également parvenues aux mêmes conclusions, les protéines ont pour effets de prolonger la vie de même qu’une restriction calorique. Pour les hommes, le resveratrol, un composé du vin rouge, permettrait d’activer ces protéines.
Les résultats étant suffisamment convaincants certains des défenseurs de cette protéine, chercheurs de Harvard et du Massachusetts ont décidé de créer une entreprise, Sirtis, afin de pouvoir commencer à tester et à stimuler les sirtuines dans le but de pouvoir créer des médicaments augmentant la durée de vie;
Mais selon un nouveau rapport publié dans la revue Nature, les scientifiques de l’Institut du vieillissement en bonne santé de l’University College de Londres disent que le travail de base reliant les sirtuines à une longévité accrue chez les animaux a été viciée. Le principal problème étant que les expériences ne prennent pas en compte les effets d’autres gènes qui pourraient influencer la longévité. Et certains de ces effets, pourraient être différents lorsque les tests sont effectués sur des animaux de laboratoire spécifiques ou sur des animaux d’origine naturelle.
Lorsque les chercheurs auteurs de l’article de Nature, dirigée par David Gems, ont reproduit les premières études sur des vers et des mouches qui ne présentaient pas d’autres facteurs génétiques pouvant avoir un impact sur la durée de vie, l’effet des sirtuines a disparu.
Les chercheurs ont également testé si les sirtuines sur des mouches de fruits pouvaient être activés par le resvératrol sans résultat et ont donc conclu que l’effet de prolongation de la durée de vie de la restriction calorique n’est pas due aux sirtuines.
Les études faites sur la levure et l’allongement de durée de vie avaient été les premières à soulever un doute sur le rôle des sirtuines sur la longévité.
Toutefois, dans un second document publié dans Nature, l’un des découvreurs des sirtuines confirme que les protéines peuvent prolonger la longévité chez les vers, mais sur une durée moins importante qu’on le pensait.
Leonard Guarente, professeur au Massachusetts Institut et co-président du Conseil consultatif scientifique des produits pharmaceutiques Sirtris, a indiqué que les premières recherches sur les sirtuines ont surestimé l’allongement de la durée de vie pour un ver avec des niveaux élevés de protéines. Actuellement, son équipe a calculé qu’un taux important de sirtuines semble augmenter la durée de vie d’un ver d’environ 10 à 14 %.
Le Groupe de Guarente fait valoir que les sirtuines peuvent jouer un rôle protecteur important chez les mammifères, des cellules contre les dommages métaboliques de la vie quotidienne et la protection contre les maladies liées à l’âge. Les sirtuines seraient donc très importantes grâce à leur lutte contre le vieillissement et la recherche devrait permettre pour le futur l’obtention de nouveaux médicaments pouvant traiter les maladies liées à l’âge.
Les protéines peuvent donc être utiles dans la santé humaine et contribuer à l’élaboration de nouveaux traitements pour les maladies métaboliques comme le diabète, mais elles n’auraient pas un impact aussi fort que les scientifiques le pensaient dans un premier temps.