La Romanée Conti est un domaine de Bourgogne de 25 hectares, dont le prix d’une bouteille compte parmi les plus élevés de France. Pourquoi ? Voici tout ce que vous devez savoir sur ce vignoble de grands crus.
Sommaire
De Cluny à la Romanée-Conti
Un domaine en Côte-d’Or
Le domaine viticole se situe à Vosne Romanée. Il se classe parmi les grands crus de la Côte de Nuits et compte neuf vignobles : la Romanée-Conti, La Tâche, Richebourg, Grands Échezeaux, Échezeaux, Montrachet, Corton, Corton-Charlemagne et Romanée Saint-Vivant.
Le prince de Conti
Le domaine était la propriété du prieur de l’abbaye de Saint-Vivant de Vergy au Xe siècle, exploité par ses moines. Mais, son nom est plus tardif et lui a été donné par le prince de Conti qui l’acquiert en 1760. Séquestré à l’époque de la Révolution française et déclaré bien national, la propriété passe ensuite de mains en mains, gardant son nom, jusqu’à ce que Jacques-Marie Duvault-Blochet, ascendant du gérant actuel, ne reprenne son exploitation.
Le domaine actuel
Cantonné à la Romanée-Conti, le domaine s’agrandit avec Échezeaux, Richebourg et La Tâche. Détruit en 1945, le vignoble est replanté avec des porte-greffes américains résistants au phylloxera. Montrachet rejoint le domaine en 1963 et la Romanée-Saint-Vivant en 1966. Dès 1980, une partie de la parcelle se convertit aux méthodes de l’agriculture biologique, et des techniques biodynamiques se généralisent à tout le domaine en 2007. Récemment, en 2018, le domaine a acquis les parcelles de Corton et de Corton-Charlemagne. La Romanée Conti est aujourd’hui dirigée par Aubert Gaudin de Villaine.
Un terroir et un cépage uniques
Les vignes de la Romanée-Conti s’étagent autour de 300 mètres d’altitude, sont orientées au sud-est et reposent sur des sols bruns calcaires très argileux. Cette nature de sol forme une harmonie avec un encépagement unique, le Pinot noir et des pentes importantes, de l’ordre de 12%, qui permettent un bon drainage. L’exposition procure un ensoleillement idéal dans cette partie de la Bourgogne soumise à un climat tempéré et parfois changeant. Ces paramètres singuliers influent sur la maturation du raisin et sur le caractère du vin cultivé dans ce terroir.
Une tradition vinicole propre à la Romanée-Conti
De la culture des vignes aux vendanges, la tradition de la Romanée-Conti soigne chaque mètre carré avec précaution. La moitié des raisins est coupée pour assurer un rendement minimal de 18 hectolitres par hectare, mais de très grande qualité. Les vendanges sont réalisées à la main et les grappes triées grain par grain. L’élevage du vin se fait sous l’œil d’un brillant œnologue et après 18 mois d’élevage en barriques renouvelées chaque année, les précieuses bouteilles de la Romanée-Conti sont stockées 10 ans pour maturer. On en compte cinq supplémentaires pour qu’il atteigne sa plénitude…
La renommée du vin Romanée-Conti
Le très influent Wine Spectator
Le magazine américain Wine Spectator est très influent dans le monde du vin depuis les années 70. Les notes de dégustations données par ses célèbres critiques ont un impact sur la cote des vins ! Seuls 68 vins sont notés 100/100 dans son classement : 33 sont français et parmi eux, on retrouve, sans surprise, les vins de la Romanée-Conti. Dans ce cru mythique, il n’y a pas deux millésimes qui se ressemblent et le vieillissement le fait encore évoluer. Tout œnophile rêve de goûter ce nectar jadis servi à la table de Louis XV.
Un vin rare et cher
Le grand cru de la Romanée-Conti ne produit que 6 000 bouteilles par an alors que l’ensemble du domaine en produit plus de 100 000, jamais vendues dans le commerce, seulement au domaine, aux restaurants et aux enchères. Pour ces crus prisés, les prix d’une bouteille varient selon l’appellation, le millésime et son état. Il est raisonnable de le situer entre 1 000 et 15 000 euros.
Un Romanée Saint-Vivant ou un Richebourg coûtent dans les 1 000 euros, mais un Montrachet ou un Romanée-Conti proprement dit valent plus de 3 000 euros. Ces bouteilles sont si chères qu’elles ne sont vendues qu’en caisse panachée de 13 bouteilles : une caisse vaut entre 35 000 et 40 000 euros. Comptez deux ans d’attente…
Le vin le plus recherché au monde
Le terroir, le climat et la tradition vinicole d’exception font la renommée du domaine de la Romanée-Conti. En octobre 2018, une bouteille de 1945 a été vendue aux enchères à New York au prix de 482 000 euros. Il faut dire que 1945 compte parmi les millésimes du siècle avec 1929, 1971 et 2005.
Du prince de Conti à Aubert Gaudin de Villaine à la rigueur et au savoir-faire infaillibles, la culture raisonnée de la vigne a guidé les propriétaires du domaine face aux conditions microclimatiques capricieuses auxquelles sont soumises ces parcelles.
