La majeure partie du soufre et des fongicides utilisés pour la culture des vignes se dilue dans les points d’eau situés à proximité.
La présence de soufre peut causer un certain nombre de problèmes sur les plantes, les animaux et les écosystèmes.
Chaque année, les vignerons procèdent à la pulvérisation de produits chimiques à base de soufre dans leurs vignes afin de les protéger contre le mildiou. Et si le soufre est très efficace pour lutter contre cette maladie de la vigne, il peut nuire aux écosystèmes des zones environnantes selon une nouvelle étude.
Cette première étude consistait à observer l’impact de l’utilisation de soufre dans les vignes sur l’environnement. Les résultats montrent qu’il est souhaitable de rechercher d’autres moyens pour lutter contre le mildiou.
Il y a eu un mouvement parmi les vignerons qui souhaitent désormais cultiver de façon plus responsable pour l’environnement et cette industrie doit donc connaître les conséquences de l’emploi du soufre.
Les scientifiques connaissent depuis longtemps les effets négatifs des composés du soufre sur l’environnement. Cette connaissance provient essentiellement des études menées sur les pluies acides qui contiennent du dioxyde sulfurique issu de la combustion des combustibles fossiles.
Parmi les effets négatifs des pluies acides, on retrouve la diminution de certaines espèces végétales, d’insectes et de poissons. Cependant malgré ces preuves, il y a eu très peu d’attention accordée à l’utilisation du soufre dans l’agriculture.
Les chercheurs ont choisi d’étudier l’effet de l’utilisation du soufre sur les vignes en particulier parce que les vignerons dans de nombreux endroits utilisent une quantité assez importante de ce produit. Pendant la saison sèche, c’est-à-dire, du mois d’avril au mois d’octobre, les vignerons utilisent des tracteurs ou même des avions pour traiter les vignes avec de très petites particules de soufre qui recouvrent l’ensemble de la végétation et du sol.
En premier lieu et pour débuter leur étude, les chercheurs ont prélevé des échantillons du sol avant la pulvérisation du traitement, puis juste après ainsi qu’une semaine ou deux après sur 2 sites dans le comté de Napa en Californie. Les résultats de ces analyses ont été publiés dans la revue scientifique « Actes (ou comptes-rendus) de l’académie américaine des sciences » et montrent que sur le sol, le soufre élémentaire s’est presque immédiatement transformé sous une forme appelée sulfate, qui est facilement transporté par l’eau. Puis, les scientifiques ont suivi la trace du sulfate pendant trois ans en mesurant sa concentration dans les plantes, dans les sols et dans l’eau qui s’écoule des vignes. Ils ont observé à la fois, l’eau utilisée pour irriguer les vignes pendant la période de croissance et l’eau de pluies tombées pendant la période de dormance. Les résultats font apparaître que la quantité de sulfate qui a été emportée hors des vignes est presque aussi importante que la quantité de sulfate qui a été utilisée sur les vignes et que la quantité la plus importante de soufre a été appliquée pendant la saison de croissance.
Les chercheurs en ignorent encore les conséquences, mais ils soupçonnent que le sulfate utilisé sur les vignes par ruissellement se retrouve en aval des rivières, marais. Le sulfate peut, parmi d’autres effets nocifs, transformer des formes non toxiques de mercure sous des formes très toxiques pour les poissons et les êtres humains.
Toutefois, Andrew Waterhouse, chimiste à l’université de Californie, affirme que les vignes ont une incidence assez faible sur l’environnement comparativement à d’autres cultures. Dans des régions assez sèches comme la Californie, le soufre est souvent le seul traitement administré à la vigne.
Pour le consommateur de vin, il n’est pas aisé de connaître l’impact environnemental lié à sa consommation puisque l’utilisation de soufre est admise dans les vignobles même bio et que les étiquettes ne mentionnent pas si du soufre a été utilisé, ni dans quelles quantités.